La nouvelle est son genre de prédilection (n'est-ce pas dans son ADN?). Elle part d'une
idée, qui peut être une phrase ou une émission qu'elle a vue à la télévision. Et cette
idée, elle a hâte de la développer avant qu'elle ne lui échappe.
Une fois qu'elle se met écrire, une phrase pousse l'autre. Combien de pages va-t-elle
écrire? Elle n'en sait rien a priori, mais ce qui lui importe, c'est d'aller au bout de
son idée et de ne pas laisser d'autres idées interférer avec elle.
Elle donne la parole indifféremment à un narrateur ou à une narratrice. Elle n'a pas de
difficulté à se mettre dans la peau d'un homme ou d'une femme. Et ses hommes ne sont pas
nécessairement durs, ni ses femmes douces...
En fait elle a une grande empathie pour ses semblables. Sans doute est-ce parce qu'elle
a la fibre sociale (son père était socialiste et des réunions du parti se déroulaient à
la maison): elle traite surtout de sujets sociétaux.
Pour elle, la liberté et l'engagement vont de pair. En effet la liberté, c'est de
pouvoir choisir. Or il ne s'agit pas pour elle de choisir de ne rien faire, mais, au
contraire, de faire quelque chose, c'est-à-dire de s'engager.
Il y a plusieurs façons de s'engager. C'est cependant dans l'écriture qu'elle a trouvé
sa voie, l'écriture qui, depuis toute petite, est son moyen d'expression. Elle peut en
tout cas, grâce à elle, exprimer son impuissance devant l'injustice.
Elle est parfois surprise que l'écriture l'ait menée aussi loin dans la satire. Elle
croit être caricaturale alors que la fiction qu'elle a imaginée se révèle en-deça de la
réalité. Et sa façon de la dire est toujours assortie d'humour...
Naguère les chutes de ses nouvelles étaient plutôt du genre brutal. Elles le sont certes
moins aujourd'hui, mais elles font bien une fin à ses histoires brèves, qui ne supposent
donc pas de suites.
Quand elle écrit, elle tient compte des remarques que lui fait son entourage, celles
notamment de sa soeur Hélène ou de son ami Olivier, ou d'autres lecteurs et lectrices.
Elle trouve toutes remarques pertinentes. Elles lui permettent de ne pas avoir à mettre
son texte de côté pour le reprendre après l'avoir laissé un temps en quelque sorte
reposer.
En quête donc d'observations, elle remanie son texte et l'améliore si elles sont
suffisamment précises. Malheureusement tous les éditeurs ne font pas ce travail avec
leurs auteurs et elle le déplore.
|